4 Français sur 10 ne vont pas chez le dentiste

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« Personne, de nos jours, ne peut se déclarer en bonne santé s’il n’est pas en bonne santé bucco-dentaire », rappelle l’Union française pour la santé bucco-dentaire (Ufsbd).

Qui n’a jamais eu de carie au cours de sa vie ? Qui n’a jamais protesté contre un brossage de dents ?

Et, finalement, a attendu la dernière minute pour aller en urgence chez le dentiste… « Oui, un rendez-vous pour aujourd’hui s’il vous plaît, en urgence ». C’est encore le cas pour 45 % des Français.

« La prévention est une vraie chance », souligne Sophie Dartevelle, présidente de l’association Ufsbd.

L’association vient d’avoir cinquante ans et, bien que la santé bucco-dentaire des Français se soit globalement améliorée au cours des dix dernières années, la prévention reste un enjeu majeur pour tous, alors même que les inégalités de santé se creusent.

Il est primordial aujourd’hui de se brosser les dents correctement pour éviter toute complication par la suite. Les enfants sont la cible numéro un de cette prévention et c’est grâce à leur famille, à l’école, aux éducateurs et à toutes les autres instances éducatives ou médicales que le message va leur être transmis.

La carie n’est pas une fatalité. En 20 ans, le nombre d’enfants atteints de carie a été divisé par quatre. Mais il faut que, dès leur plus jeune âge, ils aient le réflexe du brossage de dents quotidien. Le mieux étant de passer par des moyens ludiques, comme utiliser un sablier, laisser l’enfant choisir sa brosse à dents, pour que ce moment devienne le plus agréable possible.

Sans oublier d’instaurer au moins un rendez-vous annuel chez le dentiste dès l’âge de 1 an et cela tout au long de la vie. Puisque c’est encore 4 Français sur 10 qui ne vont pas chez le dentiste !

Pourquoi ?

Une des premières raison est le prix de la consultation. Il est, certes, nécessaire d’avoir une bonne mutuelle pour des soins importants, mais en ce qui concerne le rendez-vous de base, celui-ci est remboursé à 10 0% (70 % par l’assurance-maladie et 30 % par la complémentaire). Il n’y a donc plus d’excuse pour ne pas faire la visite annuelle de prévention !

Elle est d’autant plus nécessaire que la santé de la bouche a un véritable lien avec la santé en général. En effet, les bactéries buccales peuvent migrer par la voie sanguine dans tout l’organisme : le cœur, les sinus, les reins, les yeux, les articulations… et entraîner des maladies ou des infections. Le corps est un vrai labyrinthe où tout est lié et le rôle des dents n’est en rien à négliger.

Des soins pour tous

Les personnes qui sont en situation de handicap et celles atteintes de diabète doivent faire d’autant plus attention. 70 % des personnes adultes en situation de handicap déclarent arrêter leurs soins. Bien que ce chiffre ait, tout de même, baissé de 30 % en trois ans pour la santé bucco-dentaire.

Une personne sur deux en situation de handicap ne sait pas dire qu’elle a mal ou bien ne sait pas qu’elle a mal. Le risque étant de la soigner trop tard.

Les personne atteintes de diabète doivent aussi rester très vigilantes quant à leurs rendez-vous chez le dentiste. Il doit y en avoir un au moins tout les six mois.

Tous les diabétiques devraient être au courant des interrelations entre santé bucco-dentaire et diabète. En effet, les infections des gencives et des tissus de soutien des dents peuvent aggraver le diabète. Et, à l’inverse, le diabète mal contrôlé peut provoquer des caries et des infections.

La Croix-Rouge française met également en place des ateliers pour la prévention bucco-dentaire, surtout pour les enfants. Puisque c’est 3 millions d’enfants pauvres en France qui n’ont pas accès, comme ils le devraient, aux soins bucco-dentaire et qui ne connaissent donc pas les conséquences que cela peut avoir, de ne pas se faire soigner. La prévention est donc nécessaire.

Ainsi, grâce à un mouvement d’ensemble les choses peuvent changer significativement.

Et n’oubliez pas de sourire !   

 

Carole Chomel