L'antibiorésistance est un phénomène mondial

Nous consommons trop d’antibiotiques en France : 30 % de plus que la moyenne européenne. La Journée qui a lieu le 18 novembre permet de parler d’un phénomène de plus en plus inquiétant : l’antibiorésistance.

A force de trop consommer d’antibiotiques, ces derniers finissent pas devenir moins efficaces, et aujourd’hui certaines maladies bactériennes ne peuvent plus être traitées du fait de multirésistances (résistance à plusieurs antibiotiques). En France, nous sommes de gros consommateurs, mais le problème est mondial, prévient l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui lance un slogan : « Antibiotics, handle with care », ou en Français « à manipuler avec précaution ».

Après avoir fait de gros efforts (souvenez-vous du slogan : « Les antibiotiques, c’est pas automatique »), notre consommation est repartie à la hausse et il est urgent de changer nos habitudes, tant du côté des médecins que de celui des patients. Les infectiologues sont de plus en plus préoccupés devant l’émergence de résistances bactériennes et le manque de nouveaux antibiotiques pour faire face à ce phénomène.

Trop d’antibiotiques à l’hôpital mais aussi en ville

« La majorité des cas de résistances aux antibiotiques est retrouvée à l’hôpital, où environ la moitié des antibiotiques consommés par l’homme en France est utilisée. Il n’en demeure pas moins que des résistances surviennent aussi en ville, au détour d’antibiothérapies “apparemment anodines ” : sous la pression d’un banal traitement antibiotique par voie orale, une espèce bactérienne de la flore intestinale peut développer un mécanisme de résistance. La molécule va alors détruire la flore associée et laisser le champ libre à la bactérie résistante pour se développer », explique l’Inserm.

La mobilisation doit être mondiale, préconise l’Oms. En France, il est donc urgent de réduire notre consommation. Les médecins doivent être convaincus, car dans 30 à 40 % des cas, les antibiotiques sont prescrits dans des infections virales, ce qui ne sert à rien.

Des tests de dépistage rapide existent pour les angines. Malheureusement, ils sont encore sous-utilisés en France.