Autisme : des dysfonctionnements trop nombreux

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La prise en charge de l’autisme en France reste défaillante, particulièrement en ce qui concerne le dépistage. C’est ce que pointe le rapport de l’Igas, rendu ce jeudi 21 avril.

Rendu public à l’occasion du Comité national autisme, le document assure que les 26 centres de ressources autisme (Cra), qui ont un rôle clé dans le diagnostic et la prise en charge de ce handicap, connaissent des « dysfonctionnements trop nombreux ». Ces centres ont été généralisés en régions à partir de 2005. Leur mission ? Organiser sur le territoire un système de diagnostic le plus tôt possible des enfants atteints, mais aussi s’occuper de la formation des personnels et de l’information.

« Concernant l’autisme typique, note l’Igas, la prévalence était de 4 à 5 cas pour 10 000 personnes en 1996. Aujourd’hui, on parle de taux pour l’ensemble du spectre de l’autisme situés entre 30 à 70 pour 10 000, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude si la prévalence augmente en réalité ou si cette croissance est simplement expliquée par un meilleur dépistage ou par de multiples changements de critères. »

Selon le rapport, « on estime que le nombre d’enfants autistes de moins de 20 ans est situé entre 90 000 et 110 000 individus ». Quant aux adultes, « il est aujourd’hui presque impossible de mesurer la population des adultes autistes ». Des données qui manquent et rendent toute politique fortement aléatoire.

Ce que reproche particulièrement le rapport de l’Igas, ce sont « les délais d’attente considérables dans les différentes phases du processus diagnostic».

Exemple : « Pour l’année 2014, le délai global entre la réception de la demande et la restitution du bilan dans les 26 Cra est, en moyenne de 419 jours.» Près d’un an et demi… ce qui explique le désarroi des familles.