« Combattre le gaspillage alimentaire »

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Pierre Pavy, restaurateur à Grenoble, fait la chasse au gaspillage alimentaire et vient en aide aux plus démunis.

Pourquoi vous être engagé dans des actions militantes ?

Etudiant sur les bancs de la fac, j’étais déjà un militant. L’idée que des personnes puissent avoir faim dans une ville me révolte. Lorsque j’ai été à la tête de plusieurs restaurants à Grenoble, j’ai voulu mettre mon expérience au service des plus démunis, notamment en leur proposant des repas à 1 euro. Mais surtout, j’ai voulu lutter contre le gaspillage alimentaire avec l’aide d’associations, comme la banque alimentaire de l’Isère.

Quelles actions menez-vous ?

Depuis une quinzaine d’années, je travaille avec l’association Accueil Sdf (Asdf). Nous organisons des repas et des réveillons de Noël à 1 euro dans un des mes restaurants. La salle est réservée rien que pour eux ! Mais je souhaite m’investir de plus en plus dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Dans les villes, nous débordons de nourriture. Notre projet est de récupérer, dans les grandes surfaces, les aliments qui arrivent à date limite de consommation, d’en faire des plats préparés et de les reconditionner sous vide ou surgelés. Je préfère donner des aliments déjà préparés aux familles plutôt que de leur fournir juste des denrées qu’elles doivent ensuite cuisiner. Car, bien souvent, elles n’ont pas de quoi faire chauffer ou ne possèdent pas le matériel adapté.

Une sorte de seconde vie pour les aliments ?

Exactement, car tous ces produits étaient destinés à la poubelle ! Mais cela n’est pas si facile que ça à mettre en place. Notamment pour la viande qui n’était pas récupérée parce que la date limite de consommation était trop proche! Imaginez : une tonne de viande est jetée chaque jour rien que dans le bassin grenoblois ! L’objectif, avec notre projet « Trois étoiles solidaires » a été d’en récupérer jusqu’à 200 kg par jour dans les grandes surfaces de l’agglomération, de la cuisiner (c’est un chef qui s’en charge) et de la redistribuer aux associations d’aide aux plus démunis. Etant donné qu’elle se périme le jour même ou le lendemain, elle devient à nouveau consommable pendant cinq jours après avoir été préparée. Une idée simple, il fallait juste y penser !