Combattre l'obésité en taxant les boissons sucrées

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Taxer les boissons sucrées, mais aussi les produits riches en sel et en graisses saturées, telle est la proposition que l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a lancé auprès des gouvernements.

L’obésité, le diabète de type 2, les problèmes dentaires font de plus en plus de ravages dans le monde. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a lancé un appel à tous les gouvernements pour qu’ils agissent contre ces fléaux en leur demandant d’instaurer une taxe sur les boissons sucrées mais aussi sur les produits riches en sucres ajoutés, en graisses saturées, et en sel.

La position de la France

En France, depuis janvier 2012, les fabricants de boissons payent une taxe pour toute canette ou bouteille vendue. Elle s’applique aux sodas les plus consommés en France en version sucrée ou light, mais aussi aux jus de fruit avec sucre ou édulcorant ajouté ainsi qu’aux laits aromatisés.

En juin dernier, cette taxe a été légèrement augmentée. Conséquence ? L’eau en bouteille ne s’est jamais aussi bien vendue.

La proposition de l’Oms

Le rapport de l’Oms le note, plus on augmente la taxe sur ces produits plus la consommation baisse. Il existe « des preuves croissantes » que l’imposition de ces taxes « conduit à une réduction proportionnelle de la consommation ».

Une augmentation de 20 % des prix de ces boissons entraînerait une réduction de la consommation de 20 %, et une augmentation de 50 % réduirait la consommation de moitié, défend l’Oms.

Ainsi, au Mexique, qui a imposé en 2014 une taxe sur les boissons sucrées, provoquant une hausse de 10 % de leur prix, la consommation a été réduite de 6 %.

Des subventions aux fruits et légumes pour en réduire les prix entre 10 et 30 % représentent un autre outil intéressant pour améliorer les habitudes alimentaires, souligne l’Oms.

L’obésité dans le monde

650 millions d’adultes sont obèses dans le monde, soit 13 % de la population, d’après l’Oms. Un chiffre croissant depuis les années 1980. Une véritable épidémie liée notamment à une alimentation industrielle et trop riche. Si rien n’est fait, le pourcentage pourrait atteindre 20 % d’ici à 2025.

En 2014, l’organisation estimait que 41 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses.

En Afrique, le nombre d’enfants en surpoids ou obèses a pratiquement doublé, passant de 5,4 millions en 1990 à 10,6 millions en 2014. Près de la moitié des enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses vivaient en Asie en 2014. Avec des conséquences graves sur leur vie d’adulte. En effet, ils ont un risque supplémentaire de devenir des adultes obèses, de développer des problèmes respiratoires, une hypertension artérielle, des maladies cardio-vasculaires…

A noter que les besoins en sucre pour un adulte sont de 25 grammes par jour, ou l’équivalent de six cuillères à café de sucre, alors qu’une canette de boisson gazeuse représente dix cuillères à café de sucre.