Diabète gestationnel : des risques pour la mère et l'enfant.

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Afin d’évaluer avec précision les effets du diabète pendant la grossesse, la Caisse nationale de l’Assurance Maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et des équipes de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris – services de néonatalogie à l’hôpital Armand Trousseau et de diabétologie et d’obstétrique à l’hôpital Pitié-Salpêtrière – ont mené une étude en utilisant des données sur la mère et sur l’enfant pour la première fois à l’échelle nationale.

796 000 accouchements en France en 2012 ont ainsi fait l’objet d’une analyse poussée à partir des bases d’informations issues des données de santé de la Cnamts. L’étude, recense 7 femmes sur 100 chez qui un diabète a été diagnostiqué durant la grossesse en 2012, un taux comparable à celui d’autres pays européens.
Le diabète diagnostiqué durant la grossesse recouvre des formes différentes : il peut s’agir d’un diabète réellement apparu au cours de la grossesse, généralement au deuxième trimestre, et disparaissant dans le post-partum, avec un risque de développer un diabète de type 2 plus tard dans la vie. Ou cela peut être un diabète antérieur à la grossesse (en grande majorité de type 2) mais méconnu jusque-là, découvert à l’occasion de la grossesse et persistant donc après l’accouchement. On le savait mais l’étude confirme que le diabète gestationnel présente des risques accrus de complications pour la mère et son enfant à la naissance, en particulier s’il est sévère.
Les femmes ayant développé un diabète durant leur grossesse ont un risque accru de complications périnatales par rapport à celles sans diabète : les mères avec un diabète gestationnel accouchent par césarienne dans près de 28 % des cas, versus 20 % des femmes sans diabète. Les accouchements prématurés surviennent chez 8 % des femmes ayant un diabète gestationnel contre 6 % des femmes sans diabète.
Pour le bébé, le risque de malformations cardiaques à la naissance est 1,2 fois plus élevé que celui observé chez une femme qui a une grossesse sans diabète.
De plus, l’étude montre que la fréquence des complications s’accroît encore lorsque le diabète est sévère, nécessitant le recours à l’insuline : dans ce cas, un tiers des accouchements se fait par césarienne et 9 % survient prématurément. Enfin, les nouveau-nés ont un risque multiplié par 2 d’avoir un poids de naissance particulièrement élevé.
 
Le dépistage du diabète gestationnel : qui est concerné ?
L’étude de la Cnamts et de l’AP-HP permet de souligner l’importance du dépistage du diabète pendant la grossesse tel que recommandé actuellement par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) chez les femmes qui présentent des facteurs de risque comme un surpoids, une obésité, un âge supérieur à 35 ans, des antécédents familiaux de diabète, des antécédents obstétricaux de diabète gestationnel, etc.
Cette maladie est susceptible de toucher un nombre croissant de femmes en raison de l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité ainsi que du recul de l’âge de la maternité, autant de facteurs de risques de développer un diabète durant la grossesse. Un dépistage précoce, un suivi rigoureux du traitement diététique et/ou de l’insulinothérapie limitent les complications pour la mère et l’enfant.