E171, un additif pas clair

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L’additif alimentaire E171, présent dans les confiseries, le chocolat, le dentifrice, les plats préparés… serait responsable de lésions précancéreuses chez le rat, d’après des chercheurs de l’Inra.

Le dioxyde de titane, un additif connu sous le nom d’E171 pourrait représenter un danger pour la santé, d’après les chercheurs de l’Institut national de recherche alimentaire (Inra). Utilisé dans la confiserie, les chocolats, le dentifrice, les plats préparés, il sert à opacifier et blanchir les substances.

Danger pour la santé humaine

D’après des chercheurs de l’Inra, qui ont mené une enquête pendant quatre ans, l’additif alimentaire E171 favorise la croissance de lésions précancéreuses chez le rat. Composé à 45 % de nanoparticules, il pénètre la paroi de l’intestin du rongeur en provoquant une baisse de l’activité de son système immunitaire.

Lors d’une exposition orale chronique sur cent jours au E171, un terrain micro-inflammatoire se développe sur la partie terminale de l’intestin, le côlon.

« 40 % des rats étudiés présentaient des lésions précancéreuses sur le côlon », expliquent les chercheurs. Et sur un lot de rats présentant tous déjà des lésions précancéreuses, l’ingestion de E171 pendant cent jours a produit un grossissement des lésions sur 20 %.

Des risques pour le consommateur ?

Reste à savoir si ce produit représente un danger pour la santé humaine. Pour cette raison, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, le ministère de l’Economie et de l’Agriculture afin de mener des travaux sur l’impact sanitaire potentiel des nanomatériaux présents dans l’alimentation. Elle devrait rendre son avis à la fin mars sur le dioxyde de titane.

Les nanoparticules sur la sellette

Les nanoparticules ont déjà fait l’objet de recherches scientifiques qui ont démontré une dangerosité, qu’elles soient présentes dans l’alimentation ou dans d’autres produits de la vie courante (crème solaire, textiles, articles de sport, pneus, vernis…). Plusieurs associations de défense pour l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme et demandé un moratoire sur l’usage de ces substances.

Dans l’alimentation, ces nanoparticules sont très utilisées par les fabricants pour améliorer la texture, la saveur ou la conservation. Mais, il faudrait au moins que le consommateur soit averti de la présence ou non de ces produits. Or, rien sur les étiquettes ne mentionne la présence de ces particules. Pourtant, depuis décembre 2014, la réglementation européenne exige la mention « nano » sur les denrées alimentaires. Une obligation dont la mise en œuvre a été retardée, mais qui devrait s’appliquer aujourd’hui grâce au règlement sur les « nouveaux aliments ».

La vigilance s’impose donc au consommateur.