Hausse des infarctus chez les femmes jeunes

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La dernière étude de l’Institut national de veille sanitaire (Invs) révèle une augmentation des infarctus chez les femmes de 45-54 ans, due notamment au tabagisme.

L’infarctus du myocarde (Idm), communément appelé crise cardiaque, n’est pas l’apanage des hommes. La dernière étude de l’Institut national de veille sanitaire (Invs), parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh), note qu’une augmentation du taux de femmes de moins de 65 ans hospitalisées pour Idm a été observée entre 2008 et 2013, particulièrement chez les 45-54 ans (+4,8 % par an). Cette évolution était moins marquée chez les hommes. 

Pourquoi une telle hausse ?

« Les femmes doivent absolument se sortir de la culture sociétale qui veut qu’elles soient protégées de l’infarctus du myocarde jusqu’à la ménopause, grâce à leurs hormones », explique la Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération française de cardiologie.

En effet, les femmes adoptent aujourd’hui les mêmes comportements à risque que les hommes et ne sont donc plus à l’abri. Notamment le tabagisme « pour lequel des mesures préventives supplémentaires pourraient être développées », suggère l’Invs. L’association tabac-pilule, chez les femmes de plus de 35 ans, est redoutable. « Après 40 ans, de manière générale, je déconseille les contraceptifs œstroprogestatifs », précise la Pr Claire Mounier-Vehier.

Informer les femmes

Au-delà de leurs modes de vie, tabagisme mais aussi stress, sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires et plus récemment alcoolisme, les femmes connaissent également des symptômes atypiques de l’infactus : nausées, palpitations, fatigue, douleur au mlieu du dos… des signes qui peuvent se confondre à tort avec une crise d’anxiété. D’autre part, le dépistage, pour elles, est trop tardif ou incomplet et il y a une insuffisance de prescription des traitements médicamenteux.

« Il est nécessaire d’engager rapidement des actions marquantes d’information auprès des femmes et des professionnels de santé insiste Claire Mounier-Véhier. Il est urgent d’agir de façon plus drastique sur l’hygiène de vie et sur les comportements addictifs (tabac, cannabis, alcool), tout aussi délétères pour le cœur et le cerveau.»