La pollution tue 48 000 personnes chaque année

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Quelles sont les nouvelles estimations du poids de la pollution de l’air sur la mortalité en France ? Les effets sur la santé se limiteraient-ils aux grandes villes ? Quels gains pour la santé si la qualité de l’air était améliorée ? Est-il possible de réduire l’impact de la pollution sur la santé ? Les pics de pollution sont-ils les plus inquiétants pour la santé ? 

Afin de répondre à ces questions, Santé publique France (nouvelle agence qui regroupe depuis mai 2016, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), l’Institut de veille sanitaire (Invs) et l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) publie aujourd’hui de nouveaux travaux sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé en France métropolitaine. Ces derniers confirment le poids de la pollution atmosphérique en France : elle correspond à une perte d’espérance de vie  pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées, et au-delà des grandes villes, concerne les villes moyennes et petites, et les milieux ruraux. Ces résultats confirment l’importance de poursuivre les efforts dans la mise en œuvre de politiques publiques en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air.

La mortalité liée à la pollution particulaire toujours aussi importante

Santé publique France a réalisé une évaluation quantitative de l’impact sanitaire (EQIS) de la pollution atmosphérique afin d’en estimer le poids sur la santé. L’étude de Santé publique France estime à 48 000 décès par an, les conséquences des particules fines.

La pollution de l’air n’affecte pas que les grandes villes

Si les effets de cette pollution sont plus importants dans les grandes villes, les villes moyennes et petites ainsi que les milieux ruraux sont aussi concernées :

  • dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants les résultats montrent, en moyenne, une perte de 15 mois d’espérance de vie à 30 ans
  • dans les zones entre 2000 et 100 000 habitants, la perte d’espérance de vie est de 10 mois en moyenne ;
  • dans les zones rurales, ce sont en moyenne 9 mois d’espérance vie qui sont estimés perdus.

Les travaux de Santé publique France mettent en exergue des bénéfices sanitaires potentiels importants associés à une amélioration de la qualité de l’air. Les résultats montrent que les scénarios les plus ambitieux de baisse des niveaux de pollution conduisent à des bénéfices importants pour la santé. Par exemple, si l’ensemble des communes réussissait à atteindre les niveaux de Particules observés dans les 5 % des communes les moins polluées de la même classe d’urbanisation, 34 000 décès pourraient être évités chaque année (gain moyen de 9 mois d’espérance de vie).

Il est à noter que les pics de pollution pèsent beaucoup moins sur la santé que l’exposition chronique. Santé publique France a ainsi mené une étude  dans 17 villes en France, de 2007 à 2010, afin de calculer la part des pics de pollution dans les effets sur la santé. Les résultats confirment les travaux de surveillance menés jusqu’à présent : c’est l’exposition à la pollution, quotidienne et dans la durée qui a l’impact le plus important sur la santé, les pics de pollution ayant un effet marginal.

Par ces travaux, Santé publique France confirme que la pollution atmosphérique a des conséquences importantes en termes de santé publique en France. Ils montrent que la mise en place d’actions visant à réduire durablement la pollution atmosphérique permettrait d’améliorer de façon considérable la santé et la qualité de vie de la population. Le programme de surveillance air et santé de Santé Publique France sera élargi à l’étude des maladies en lien avec la pollution, comme les pathologies cardio-vasculaires, le cancer et l’asthme.