La santé sacrifiée pour les plus modestes

Plus d’un Français sur deux (55 %) jugent en 2016 que leur vie quotidienne est menacée par la pauvreté. 36 % des Français ont des problèmes au moment de payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale, 64 % dans les foyers les plus modestes.

La crise économique de 2008 a fait basculer une part importante de la population dans la pauvreté. Conséquence : plus d’un Français sur deux (55 %) jugent en 2016 que leur vie quotidienne est menacée par la pauvreté. D’après le dernier baromètre Ipsos-Secours populaire français 2016, cette année encore, la part des sondés qui redoute que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté reste très élevée (83 %).

 

La santé sacrifiée

Les femmes sont souvent les plus affectées (c’est le cas pour 39 % d’entre elles). Emplois précaires, temps partiel subi, chômage : elles paient un lourd tribut à la crise, mais aussi aux persistantes inégalités de genre. Les ouvriers et employés comptent aussi parmi la catégorie la plus exposée. La santé est l’un des postes où les restrictions sont de mise.

36 % des Français ont des problèmes au moment de payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale, 64 % dans les foyers les plus modestes. Disposer d’une mutuelle santé est financièrement compliqué pour 53 % des ménages modestes, et 48 % d’entre eux n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine.

Parmi les Français les plus pauvres (ceux qui appartiennent à un ménage dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 200 euros), 50 % ont renoncé à une consultation chez le dentiste ou l’ont retardée, une hausse spectaculaire de 22 points par rapport à 2008, note le rapport.

Les parents en situation de pauvreté donnent la priorité aux soins apportés à leurs enfants, au détriment de leur propre santé. Plus d’un quart des personnes financièrement vulnérables ne peuvent se rendre chez un dentiste, faute de moyens.

Une alimentation saine et diversifiée est cruciale pour se maintenir en bonne santé. Or, les difficultés financières empêchent 24 % des Français de faire trois repas équilibrés par jour. Les personnes dans un grand dénuement sont les plus exclues des campagnes de prévention et de dépistage et des soins en général.

Les Français interrogés sont conscients de l’augmentation inquiétante des inégalités en matière d’accès à la santé : à 68 %, ils jugent qu’elles se sont aggravées au cours des dernières années.

 

Le Secours populaire français : depuis 1980, le Secours populaire agit pour l’accès aux soins des personnes en difficulté à travers les médecins du Secours populaire, des personnes qui apportent bénévolement leurs compétences dans le domaine de la santé.