Les cadres vivent toujours plus longtemps que les ouvriers

On vit plus longtemps que dans les années 1970, toutes catégories confondues, mais l’écart d’espérance de vie entre les cadres et les ouvriers ne s’est pas réduit.

Nous vivons en moyenne 7 ans de plus que depuis la fin des années 1970, selon la dernière étude de l’Insee. Toutes les catégories sociales ont profité de ce progrès, mais les écarts entre les cadres et les ouvriers se sont maintenus. Les hommes de 35 ans ont gagné 7 années d’espérance de vie et les femmes 5,5 années. 

Différence entre les cadres et les ouvriers

Pour la première fois, l’Insee publie l’espérance de vie de la population selon le niveau de diplôme. Ainsi, entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés, l’écart d’espérance de vie à 35 ans est de 7,5 ans pour les hommes et de 4 ans pour les femmes. Pour les hommes, il existe une gradation : plus le diplôme est élevé, plus l’espérance de vie l’est. Pour les femmes, l’écart d’espérance de vie est net entre celles qui ont un diplôme et celles qui n’en ont pas ; en revanche, parmi les diplômées, la gradation est peu marquée selon le niveau de diplôme obtenu.

« La nature même des professions exercées explique en partie ces écarts, explique l’Insee. En effet, les cadres sont moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, expositions à des produits toxiques) que les ouvriers. » D’autres facteurs, liés au milieu social, interviennent : les conditions de vie pendant l’enfance diffèrent d’un milieu à un autre et « le groupe social » des cadres a un mode de vie plus favorable à la santé que celui des ouvriers : moindre consommation d’alcool et de tabac, meilleur accès aux soins, moindre incidence de l’obésité, etc.

Les femmes vivent toujours plus longtemps

Quelle que soit leur catégorie sociale, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L’espérance de vie des ouvrières est ainsi supérieure de un an à celle des hommes cadres.

Les revenus de ces femmes sont pourtant inférieurs à ceux des hommes cadres et « leurs conditions de travail sont en général plus pénibles (exposition à des produits toxiques, effort physique, etc.) », relève l’Insee. Mais leurs comportements sont plus favorables à la santé : les ouvrières consomment ainsi moins d’alcool que les hommes cadres à tout âge ; elles bénéficient d’un meilleur suivi médical, notamment pendant leur vie féconde, et leur durée de travail hebdomadaire ou tout au long de la vie est plus faible.