Les enfants les plus défavorisés sont en marge des progrès mondiaux

Viva Magazine
© Viva Magazine

Si rien n’est fait d’ici à 2030, date limite pour les objectifs de développement durable, 69 millions d’enfants mourront avant leurs 5 ans, principalement de causes évitables, d’après un rapport de l’Unicef.

L’Unicef lance un appel dans son rapport annuel sur la « situation des enfants dans le monde » :

« Si rien n’est fait d’ici à 2030, date limite pour les objectifs de développement durable, 69 millions d’enfants mourront avant leurs 5 ans, principalement de causes évitables, 167 millions vivront dans la pauvreté, et 750 millions de femmes seront mariées avant leur majorité (soit 3/4 d’un milliard de filles mariées). L’Afrique subsaharienne sera ravagée par la misère. »

Le message est clair, selon l’Unicef, 247 millions d’Africains n’ont pas aujourd’hui de quoi survivre et se développer. D’ici à 2030, ces territoires concentreront près de la moitié des décès avant 5 ans, plus de la moitié des 60 millions d’enfants non scolarisés, et neuf sur dix des enfants touchés par l’extrême pauvreté.

Des progrès mais…

Certes des progrès ont été réalisés ces dernières années : au niveau mondial, les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ont été réduits de plus de moitié depuis 1990. Quelque 129 pays ont atteint une égalité des filles et des garçons dans la scolarisation en primaire, et le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été réduit de moitié en 20 ans.

Mais la bataille est loin d’être gagnée : les enfants les plus pauvres ont deux fois plus de chances que les enfants les plus aisés de mourir dans leur petite enfance et de souffrir de sous-alimentation chronique. Le niveau de scolarisation de la mère influence beaucoup la santé des enfants, mais aussi le statut marital de leurs filles. Sans compter que ces inégalités sont aggravées par les conflits (250 millions d’enfants vivent dans des zones de conflit, 30 millions d’enfants sont déplacés) et le réchauffement climatique.

« L’inégalité n’est pas une fatalité »

« Ces profondes inégalités portent atteinte aux droits des enfants et compromettent leur avenir. Mais cela n’est pas tout : ils perpétuent aussi les cycles intergénérationnels des disparités et des injustices qui mettent à mal la stabilité des sociétés, voire la sécurité des nations du monde entier », explique le rapport.

« L’inégalité n’est pas une fatalité » revendique l’Unicef qui propose 5 recommandations : améliorer les connaissances relatives aux laissés pour compte, coordonner les efforts pour lutter contre tous les aspects du dénuement, stimuler l’innovation pour atteindre les enfants les plus défavorisés, investir dans les programmes axés sur l’équité, et encourager l’implication de tous les acteurs.