Les plus gros déserts médicaux sont dans les zones urbaines, selon l'Ordre des médecins

L’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les régions urbaines qui connaissent les plus importantes diminutions de médecins généralistes, d’après l’Ordre des médecins, qui vient de publier son Altlas de la démographie médicale. 

Comme chaque année, l’Ordre des médecins publie son Atlas de la démographie médicale. Il s’avère que « les territoires ruraux ne sont pas les plus touchés par la diminution des effectifs en médecine générale ». En effet, sur la période 2007-2015, l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, régions urbaines, connaissent les plus importantes diminutions de médecins généralistes avec respectivement 16,9 % et 14,2 % d’effectifs en moins. C’est l’Ile-de-France qui préocupe le plus l’Ordre, avec près de 30 % de médecins âgés de plus de 60 ans. Paris n’est donc plus du tout attractif quand on veut s’installer, à cause des loyers trop chers et des conditions de vie stressantes.

En tout, l’Ordre recense 192 déserts médicaux où vivent 2,5 millions de personnes. « Dans les Côtes-d’Armor, la situation est dramatique, on est dans une impasse totale », assure Jacques Morali, le président du conseil régional de l’Ordre des médecins de Bretagne.

L’Atlas relève également la grande féminisation de la profession, surtout en zone rurale : Midi-Pyrénées (70,2 %,), Franche-Comté (69,9 %,) ou Haute-Normandie ( 67 %).

A quelques jours de l’annonce par Marisol Touraine d’un nouveau plan pour lutter contre les déserts médicaux, le Dr Patrick Romestaing, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a réaffirmé son opposition à toute mesure coercitive.

L’Ordre veut, au contraire, mettre en avant des mesures incitatives et développer les maîtres de stage en cabinet libéral. « On ne peut pas former des étudiants exclusivement dans un cadre hospitalo-universitaire. Il faut faire découvrir l’exercice libéral aux étudiants, ce qui peut permettre d’envisager une relève dans l’offre de soins. Qui dit maître de stage dit relève », a noté le Dr Patrick Romestaing.