Médecine : la femme n'est pas un homme comme les autres

En médecine comme dans la recherche, on devrait plus prendre en considération les différences entre les femmes et les hommes, d’après l’Académie de médecine qui milite pour une médecine sexuée.

La recherche scientifique et la médecine avancent à grands pas mais ignorent la différences entre les sexes. L’Académie de médecine s’insurge contre cet état de fait milite pour une médecine sexuée.

Prendre en compte les différences biologiques

La femme serait-elle un homme comme les autres ? « Non, répond Claudine Junien, généticienne, membre correspondante de l’Académie de médecine, il y a des différences biologique importantes, les organes sont plus petits. Les différences entre l’homme et la femme ne sont pas dues uniquement aux hormones et au formatage par les stéréotypes de genre mais résultent d’interactions complexes entre certains gènes de l’Y et de l’X auxquels viennent s’ajouter, et seulement à partir de la huitième semaine, les fluctuations des hormones sexuelles spécifiques du sexe, et ce tout au long de la vie.»
Prendre en compte la différence des sexes pour quoi faire ? « pour mieux soigner et répondre aux réels besoins de santé des femmes… et des hommes » répond l’Académie de médecine dans un rapport publié fin juin. Et de rajouter, « Nous avons publié ce rapport pour faire prendre conscience d’un retard qui risque d’être préjudiciable pour la santé publique en France. ». Retard que l’Académie estime à plus de 10 ans par rapport à nos voisins européens !

A quand la parité en matière de recherche médicale ?

Et ce n’est pas tout ! La recherche non plus, ne prend pas en compte les femmes. Peu d’essais leur sont destinés. Pourtant, des maladies touchent les femmes plus spécifiquement comme : l’anorexie, la dépression, les affections auto-immunes : maladies thyroïdiennes, sclérose en plaques, lupus... et elles font 1,5 à 2 fois plus d’accidents secondaires liés aux médicaments que les hommes. Et pour cause : « trop de médicaments sont toujours prescrits à des femmes après n’avoir été étudiés que chez des hommes », remarque le professeur Junien.

L’Académie prône donc une révision totale des principes actuels de la recherche fondamentale et clinique, et de la pratique médicale « en essayant de faire la part des choses entre les différences biologiques liées au sexe et les contraintes sociales liées au genre ». Il est indispensable de « concevoir et/ou d’interpréter les études sur l’homme ou l’animal en tenant compte du sexe ».