Autisme : « L'inertie des pouvoirs publics »

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Les associations dénoncent le manque de prise en charge des personnes autistes en France, à la vielle de la Journée qui aura lieu le 2 avril.

Mobilisation générale des associations à la veille de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Olivia Cattan, de l’association Sos autisme France, dénonce la très mauvaise prise en charge des soins par les services publics : « Ça nous coûte entre 3 000 et 5 000 euros chaque mois », ajoutant que de nombreuses familles tombent dans la précarité pour assurer la prise en charge de leur enfant.

L’autisme, un trouble méconnu et mal pris en charge

En France, l’autisme reste un trouble méconnu du grand public. Pourtant, 600 000 personnes en seraient atteintes, soit 1 % de la population. La prise en charge, la scolarisation, l’intégration sociale et professionnelle sont très insuffisants malgré un 3e plan autisme lancé en 2013. Quant au diagnostic, il faut attendre entre cinq et dix ans. Les soins dispensés par le psychologue, l’ergothérapeute ne sont pas pris en charge. Seule l’orthophonie est remboursée par l’assurance-maladie.

L’enquête Autisme, la grande enquête, menée ces deux dernières années par Florent Chapel, porte-parole du Collectif autisme, avec l’anthropologue Sophie Le Callenec, montre qu’il y a urgence à agir. 700 places supplémentaires ont été créées en unité d’enseignement en maternelle, soit 175 par an, alors que 8 000 enfants autistes naissent chaque année. D’autre part, en France, expliquent les auteurs, « les psychanalystes dressent un mur entre les autistes et les approches validées partout ailleurs. Malgré les recommandations des plus hautes autorités de santé et au mépris des résultats de toutes les études scientifiques, la plupart des soignants” persistent à considérer ce handicap, pourtant d’origine essentiellement génétique, comme le fait d’une “mauvaise mère” ». Et pourtant, un enfant autiste bien pris en charge peut apprendre et progresser.