La Dépakine a entraîné au moins 450 malformations congénitales

Viva Magazine
© Viva Magazine

Le valproate de sodium, un médicament indispensable dans le traitement de l’épilepsie, a provoqué au moins 450 malformations congénitales chez des bébés exposés in utero en France, selon un rapport qui critique le « manque de réactivité » des autorités sanitaires et du laboratoire Sanofi.

La prise de l’anti-épiléptique valproate de sodium par des femmes enceintes a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance, selon une estimation publiée mardi 23 février, par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).

Commandé par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le rapport de l’Igas évalue « entre 425 et 450 le nombre de cas de naissances d’enfants vivants ou mort-nés exposés in utero au valproate entre 2006 et 2014 qui sont porteurs de malformations congénitales ». 

Le valproate présent dans plusieurs spécialités pharmaceutiques, dont l’anti-épileptique Dépakine. peut entraîner des retards intellectuels et des cas d’autisme. Les malformations touchent principalement le cœur, les reins, les membres, la colonne vertébrale (spina bifida). Certains enfants sont aussi atteints de becs-de-lièvre.

Dans son rapport, l’Igas dénonce l’« inertie » des autorités sanitaires françaises et du laboratoire Sanofi, qui commercialise le produit dans plus de 120 pays.

Incontournable pour certains patients atteints d’épilepsie, mais également utilisé pour traiter les troubles bipolaires, le valproate de sodium ne doit plus désormais être prescrit aux filles et aux femmes en âge de procréer, ni aux femmes enceintes « sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses ».

Si les autorités ne pensent pas pour l’instant l’interdire, le ministère de la Santé envisagerait la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les victimes, comme pour le Mediator.