Les maladies mentales coûtent cher à l'assurance-maladie

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La Caisse nationale d’assurance-maladie a présenté sa cartographie médicalisée des dépenses de santé pour 2015. Une analyse qu’elle présente chaque année depuis 2012 dans le cadre de son rapport annuel « Charges et Produits ».

La cartographie médicalisée des dépenses de santé a pour objectif de quantifier les pathologies ou les traitements les plus fréquents et les dépenses associées.

En 2015, la cartographie a étudié les soins consommés par les 57 millions de bénéficiaires du régime général. Pour 20 millions de personnes (35 % de la population), ce recours aux soins témoigne de l’existence d’une pathologie spécifique, fréquemment chronique, ou de la prise d’un traitement médicamenteux spécifique au long cours (plus de trois délivrances) dans l’année.

En prenant en compte les maternités, les hospitalisations ponctuelles et certains traitements antalgiques ou anti-inflammatoires chroniques, ce sont 26 millions de personnes (45 %) qui recourent de façon significative au système de soins.

Pour le reste de la population, 31 millions d’assurés, soit plus d’un assuré sur deux, la consommation de soins relève de soins courants. La fréquence des pathologies varie fortement selon l’âge et dans une moindre mesure selon le sexe. Ainsi le diabète (+ 5 points en 55 et 64 ans) ou les maladies cardio-neuro-vasculaires (+ 9 % entre 55 et 64 ans) touchent plus précocément les hommes que les femmes. Celles-ci recourent plus tôt et plus souvent aux traitements psychotropes. La cartographie note également un recours plus important aux hospitalisations ponctuelles ainsi que le poids de la santé mentale sur le système de soins.

Les maladies qui coûtent le plus cher

Au premier rang, les hospitalisations ponctuelles (fractures, cataractes, appendicites…) qui représentent 30,7 milliards d’euros, devant les pathologies psychiatriques ou l’utilisation de psychotropes (22,5 milliards d’euros) puis les cancers (14,1 milliards d’euros) et les maladies cardio-neuro-vasculaires.

Le coût des nouveaux médicaments, en particulier pour l’hépatite C et les cancers, ont fait augmenter la part de ces maladies dans les dépenses de santé.

Pour le Dr Ayden Tajahmady, directeur adjoint de la direction de la stratégie, des études et des statistiques, cette cartographie, en analysant quelles sont les pathologies les plus fréquentes, quelles sont le nombre de personnes concernée permet d’objectiver les dépenses et peut servir de levier aux maîtrises des dépenses. Par exemple, il est clair qu’il y a un effort à faire dans la prise en charge des psychothérapies.

Pour réaliser cette cartographie, 56 algorithmes ont été utilisés prenant en compte 27 critères : dépenses en ville (médecins, infirmiers, kinés, médicaments, biologie, transports) hospitalisation publique ou privée, indemnités journalières pour arrêts de travail, pension d’invalidité. Les dépenses sont ensuite ventilées pathologie par pathologie.

Des fiches par pathologie et leur incidence dans la population sont aujourd’hui mises en ligne sur ameli.fr