Les seniors et la conduite

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La question se pose à un moment donné dans toutes les familles : faut-il que les aînés arrêtent de conduire ? La réponse est complexe…

Pour les seniors d’aujourd’hui, les baby-boomers qui ont connu la généralisation de la voiture, rouler fait partie du quotidien. 85 % d’entre eux ont un véhicule personnel, et, pour eux, la légitimité et le droit à conduire ne se discutent même pas. Mais il arrive un moment à partir duquel les facultés et les réflexes s’émoussent. La prudence est alors de mise, pour les autres et pour soi-même.

Une mort sociale

A ce jour, la loi ne prévoit rien et le débat est compliqué car, pour beaucoup de personnes âgées, ne plus conduire peut s’avérer une véritable mort sociale. C’est la raison pour laquelle la question reste si sensible pour les enfants, d’abord, qui hésitent à en parler à leurs parents et pour les médecins, ensuite, qui veulent bien jouer un rôle d’information et de prévention, sans pour autant devenir les censeurs.

Un examen médical ?

En France, aucune disposition n’est prévue pour évaluer les capacités de conduite des plus âgés, quand en Espagne par exemple, les plus de 65 ans ne peuvent plus passer leur permis de conduire ou que, en Finlande, le permis est retiré à 70 ans, sauf avis médical contraire. Il en est ainsi dans une majorité de pays européens.

Selon un sondage Ifop réalisé pour la compagnie d’assurances Mma et le Reader’s Digest, 77 % des Français estiment que les seniors qui conduisent devraient être soumis à une visite médicale obligatoire. « L’âge moyen idéal » pour cet examen serait autour de « 65 ans ». 58 % des sondés souhaitent que l’avis du médecin soit consultatif et que le permis ne soit pas retiré, contre 42 % qui aimeraient que cet avis soit suivi d’un retrait de permis « sur-le-champ ».

En France, un arrêté du 21 décembre 2005 fixant la liste des affections incompatibles avec la conduite mentionne les « troubles neurologiques, comportementaux et cognitifs » intégrant les « troubles de la sénescence ». Mais aucun contrôle n’est organisé. Le faut-il d’ailleurs ?

D’autres pistes pourraient être envisagées, comme certaines interdictions : ne pas conduire aux heures de pointe, la nuit…
On pourrait aussi construire des voitures adaptées, avec des équipements d’assistance à la conduite. Et pourquoi ne pas tenter, comme au Japon, la pose d’un autocollant à l’arrière de la voiture, indiquant que le conducteur a un âge avancé nécessitant de son entourage prudence et respect ? A l’image du A des jeunes conducteurs…

Les plus de 65 ans ne représentent que 19 % des tués et 9 % des blessés sur la route, soit bien moins que les 16-24 ans. Pourtant, à chaque accident provoqué par un conducteur âgé, la question de l’interdiction de conduire revient.