Un deuxième avis médical sur Internet crée la polémique

Un deuxième avis médical sur Internet pour 295 euros ? C’est l’idée du site deuxiemeavis.fr, créé en décembre dernier.

L’idée est intéressante, pourtant elle fait polémique dans le monde médical. En décembre dernier, une mère de famille confrontée à la maladie de son fils décide, avec deux autres personnes, de créer un site qui propose de donner un deuxième avis sur dossier médical en moins de sept jours. 180 maladies sont concernées. Problème ? Le coût du service : 295 euros. Ce qui fait du bruit dans le Landerneau médical. Et pour cause ! D’une part, donner un avis médical sur simple dossier est très risqué et, d’autre part, aucune prise en charge de la Sécurité sociale n’est possible dans ce cas.

« Ubérisation de la santé »

Le Conseil national de l’ordre des médecins annonce avoir lancé une mission pour examiner la conformité de diverses prestations médicales en ligne au regard de la déontologie médicale. Il relève en effet une tendance accélérée vers ce qu’il appelle « l’ubérisation de la santé ». C’est-à-dire une dérive vers du commerce électronique non régulé « qui réduirait la pratique médicale à une simple prestation électronique moyennant rétribution, via des plates-formes du secteur marchand ».

Le site Deuxiemeavis.fr. est un exemple criant ,mais d’autres offres sont concernées, comme des téléconsultations proposées par des assureurs privés, en dehors du parcours de soins et de la prise en charge par l’assurance-maladie ou celles de sites qui proposent, à titre onéreux, des téléconseils personnalisés.

Les résultats de cette mission lancée par l’Ordre seront rendues publiques début 2016.

Sur le coût du service, les fondatrices de Deuxiemeavis.fr répondent que ce site est un service innovant. « Nous avons pour objectif que ce coût ne soit pas un frein. C’est pourquoi, nous nous basons sur une prise en charge par les complémentaires santé : à peine lancé, nous avons déjà obtenu deux accords couvrant plus de 100 000 personnes qui pourront utiliser ce service, sans rien avoir à payer, dès janvier 2016. D’autres contacts prometteurs sont actuellement en cours avec des mutuelles.»

On peut toujours rêver…