Un plan pour relancer la vaccination

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Alors qu’un tiers des Français ne font plus confiance aux vaccins, la ministre de la Santé propose un plan pour relancer la vaccination.

Marisol Touraine, ministre de la Santé, souhaite redonner confiance aux Français et relancer la vaccination. Pourquoi ? D’abord, parce que des signes préoccupants sont observés : le taux de couverture vaccinale contre la grippe a chuté de 13 points depuis 2008, les professionnels de santé expriment leurs inquiétudes face à la baisse de la vaccination chez les nourrissons et à la résurgence régulière de cas de rougeole. Notons que la France est en pénurie de vaccins depuis plus d’un an. En effet, la demande mondiale est très forte et les labos ont du mal à suivre à suivre (pour certains vaccins, il faut deux ans entre la production et la fabrication).

D’autre part, la montée et l’influence (surtout sur Internet) des ligues anti-vaccins est de plus en plus présente en France et certaines familles doutent et s’interrogent.

Le plan de Marisol Touraine

Mardi 12 janvier, la ministre de la Santé annonce des mesure pour redonner confiance aux Français et notamment en leur demandant leur avis et en lançant une grande conférence citoyenne jusqu’à la fin de l’année. En effet, on ne comprend plus très bien la différence entre vaccins obligatoires, recommandés, remboursés ou pas… De plus, il est très difficile aujourd’hui de vacciner les enfants uniquement avec le vaccin obligatoire, le DT-polio, car celui-ci est associé à d’autres vaccins. Résultat, certains parents n’y comprennent plus rien et ont l’impression qu’on veut leur forcer la main. A cela se rajoutent les scandales très médiatisés dus à certaines vaccinations comme celle contre l’hépatite B.

Marisol Tourraine veut donc moderniser le discours sur les vaccins et le rendre plus transparent. Un site Internet officiel sera lancé, sur lequel on retrouvera toutes les infos sur les bénéfices et sur les risques éventuels des vaccins.  Des experts au sein des agences sanitaires assureront une veille sur les sites Internet des ligues anti-vaccins.

Il s’agit aussi de gérer la pénurie pour les industriels qui produisent des vaccins inscrits au calendrier vaccinal. Concrètement, ces industriels devront prévoir la constitution de stocks réservés au territoire national, la mise en place de chaînes alternatives de fabrication des vaccins et l’identification de différentes sources d’approvisionnement en matières premières. Si ces obligations ne sont pas respectées, des sanctions pourront être prononcées.

Enfin, quatrième et dernier axe du plan : lancer une grande concertation citoyenne sur la vaccination en trois temps.
Dès le mois de mars, une plate-forme Web recueillera les contributions citoyennes, professionnelles, associatives, institutionnelles. A partir du mois de mai, un jury de citoyens, un jury de professionnels de santé et un jury d’experts scientifiques analyseront ces contributions en n’écartant aucune des questions de fond que se posent les Français. Quelle perception du bénéfice/risque individuel ? Quelle acceptation du risque lié à la vaccination ou à la non-vaccination ? Quels risques collectifs la population est-elle prête à assumer pour éviter une contrainte individuelle ? Comment faciliter l’accès à la vaccination ?

Le deuxième temps sera celui de l’échange. Au mois d’octobre, les avis des jurys et le contenu des contributions citoyennes seront rendus publics.

Enfin, le temps des propositions. Sur la base de l’ensemble des contributions recueillies, le comité d’orientation formulera dès décembre 2016 des conclusions sur l’évolution de la politique vaccinale.