Skier en toute sécurité

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Le ski est un loisir… Mais ce n’est pas une raison pour oublier les règles de sécurité. Profitez pleinement de vos vacances d’hiver et découvrez quelques réflexes pour skier zen.

Préparez-vous en douceur !

Travaillez votre souplesse, faites 1 à 2 fois par semaine un peu de gymnastique, de vélo ou de jogging. Essayez l’exercice de la chaise. Vous vous mettez dos au mur et vous descendez vos fesses de manière à ce que vos cuisses soient parallèles au sol, comme si vous étiez assis sur une chaise. Cet entraînement permet de renforcer vos muscles ischio-jambiers et de protéger vos genoux d’une éventuelle rupture de ligaments. Pour les plus réticents à l’effort physique : préférez l’escalier à l’ascenseur, montez les marches deux à deux pour faire travaillez les muscles de vos cuisses… Une fois sur place, ne vous lancez pas dès le premier jour sur les pistes noires même si vous en mourez d’envie. Commencez tranquillement et n’oubliez pas de vous échauffer avant de skier.
Une petite astuce, donnée par une championne de ski. Tout au long de l’année, lorsque vous vous brossez les dents, tenez vous en équilibre sur une jambe… Une façon indolore d’obtenir des cuisses en béton.

Partez (r)assuré

Vérifiez que votre contrat d’assurance couvre bien les accidents dont vous seriez éventuellement responsable ou prenez une assurance spéciale. Vérifiez aussi qu’elle couvre suffisamment les frais de secours. Les frais de secours sur le domaine skiable sont à la charge des personnes secourues (circulaire du 4 décembre 1990 du ministère de l’Intérieur). Leur remboursement vous sera demandé par les communes. Ces frais peuvent aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros. Les tarifs en sont affichés à la mairie et dans les principaux points de passage obligés des skieurs : offices de tourisme, écoles de ski, halls des remontées mécaniques… Cette assurance couvrira également les frais médicaux. Il vous faudra simplement cocher la case « s’agit-il d’un accident » sur vos feuilles de soins. Cela permettra à la Sécu de récupérer le montant des soins auprès de l’assurance.

Vous êtes enfin en vacances…

Pour résister au froid, une alimentation saine est primordiale. Afin de permettre au corps de mieux s’adapter à l’altitude, veillez à consommer régulièrement des aliments antioxydants et riches en vitamine E et C tels que les fruits et les légumes. Prenez un petit déjeuner complet. Ne sautez pas le repas du midi, buvez beaucoup d’eau : l’air sec de la montagne et l’effort déshydratent. Pour prévenir les accidents, un petit échauffement (une série d’étirements des jambes et du buste) est nécessaire, avant de se lancer, pour éviter les claquages.

Protégez vos yeux et votre peau

Yeux fragiles ou pas, il est vivement conseillé de porter des lunettes de soleil avec le marquage CE, lequel atteste leur conformité aux normes de sécurité européennes. La réverbération de la neige et l’intensité des rayonnements en altitude provoquent quelquefois des troubles oculaires. Enfin une crème solaire adaptée à votre type de peau s’impose. Ces crèmes sont classées suivant l’indice de protection (IP). Plus il est élevé et plus l’action de photo-protection est élevée. 4 classes sont généralement répertoriées, qui vont de la faible photo-protection à la très haute protection. Renouvelez régulièrement l’application durant la journée.

Sur les pistes, les règles à respecter

Le réglage des fixations de ski doit se faire par des professionnels. Le matériel doit être choisi en fonction de ses propres caractéristiques : sa morphologie, son niveau, son âge, son « style de glisse »… Le port du casque est primordial, surtout pour les enfants de moins de 12 ans, afin de les protéger d’un traumatisme crânien lors d’une chute ou d’une collision aux conséquences parfois dramatiques. Pour les adeptes du hors-piste, veillez à ne jamais partir seul, prévenez toujours quelqu’un de votre départ et de votre itinéraire, emportez avec vous un récepteur de recherche de victimes d’avalanches (Arva), en location dans toutes les stations, et, enfin, renseignez-vous sur les conditions météo avant de partir. Renseignez-vous également sur les risques auprès de l’encadrement de votre station.

Les autres questions

Quels sont les accidents les plus fréquents ? C’est l’entorse du genou (36 % des cas). 43 % de ces entorses sont liées à un problème de fixations mal réglées. Lors d’une chute par déséquilibre arrière sans déchaussement du ski, le genou part en torsion. C’est l’action mal équilibrée du quadriceps (muscle situé devant la cuisse), trop fort par rapport aux ischios-jambiers (muscles arrière de la cuisse), trop faibles, qui entraîne la lésion du ligament croisé antérieur. En ski alpin, ce sont les femmes de plus de 25 ans qui sont les plus exposées à ce type d’accident (3 fois plus que les hommes), et ce pour des raisons anatomiques et physiologiques. Pour les chutes en snowboard, les genoux sont moins exposés : ce sont les fractures des poignets, des coudes et des avant-bras qui sont les plus représentées (20 % des accidents).

Comment prévenir l’entorse ? Le matériel doit être adapté à chacun et les fixations doivent être « juste assez serrées ». Que l’on possède ou non son propre équipement, il ne faut pas hésiter, en cas de doute, à le faire vérifier et ajuster par un spécialiste. De la même façon, pour minimiser les risques d’entorse, il faut « savoir tomber » : mains en avant, genoux tendus, on se laisse tomber sur le côté. Il ne faut pas essayer coûte que coûte de se rétablir, car c’est la meilleure façon de se blesser.

Y a-t-il une limite d’âge à la pratique du ski ? Pas vraiment, il faut toutefois rester en accord avec ses possibilités et adapter sa préparation en rapport avec ses propres objectifs. Faire du ski est un exercice physique intense pour ceux qui ne pratiquent aucun sport en cours d’année. Il faut savoir préparer son corps et ses muscles à ce type d’effort, ne pas foncer vers les pistes après un long trajet, et respecter sa fatigue, source d’accidents. Il est indispensable de dormir au moins 8 heures pour bien récupérer après chaque journée et ménager des temps de repos plus importants pour les plus jeunes.

Lire aussi les chiffres des accidents par type de sport sur le site des médecins de montagne : www.mdem.org