Vaccination : le débat est relancé

Viva Magazine
© Viva Magazine

La ministre de la Santé Agnès Buzyn souhaite rendre obligatoires onze vaccins pour enfants (au lieu de trois actuellement), relancant ainsi le débat épineux sur la vaccination.

La question épidermique de la vaccination est relancée. En effet, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, souhaite rendre obligatoire onze vaccins pour enfants : poliomyélite, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C.

Vaccination : les incohérences

Aujourd’hui, seulement trois vaccins sont obligatoires : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (Dtp). Les autres sont recommandés. Mais le « hic » est que le Dtp est en rupture de stock depuis 2008 et que les laboratoires associent ces trois valences avec d’autres. Non seulement le prix est plus élevé, mais certains parents ont l’impresssion qu’on leur force la main. Le Conseil d’Etat avait d’ailleurs enjoint en février dernier au gouvernement de prendre des mesures pour que ce Dtp soit disponible sur le marché d’ici au mois d’août 2017. Impossible, avaient répondu les laboratoires pour lesquels la fabrication d’un vaccin trois valences prendrait au moins dix ans.

Couverture vaccinale insuffisante

Avec la proposition de la nouvelle ministre, le débat est donc relancé dans un contexte de défiance. Pourtant, il y a urgence. En France, la couverture vaccinale est la plus faible d’Europe. Par exemple, le taux pour la rougeole est de 75 % alors qu’il devrait être de 95 %.

L’idée de la nouvelle ministre, déjà évoquée par la précédente, de rendre obligatoire onze vaccins pour enfants va donc dans le sens d’une meilleure prévention. Chaque année, la vaccination sauve plus de trois millions de vies dans le monde et elle évite à des millions de personnes de souffrir de maladie et d’incapacité permanente (estimations de l’Organisation mondiale de la santé de 2009).