Vaccins : en finir avec la pénurie

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L’accès des Français à certains vaccins est compliqué depuis plusieurs mois par des ruptures d’approvisionnement. Marisol Touraine a convoqué aujourd’hui les fabricants de vaccins et le comité de vaccination du Leem (groupement des industriels du médicament) et leur a demandé de formuler des propositions concrètes pour lutter efficacement contre ce phénomène.

Marisol Touraine, qui présidait cette réunion, a déclaré en ouverture, devant les industriels : « Il est insupportable et inacceptable que nos concitoyens ne puissent pas accéder à certains médicaments essentiels, dont des vaccins, en raison d’aléas de production industrielle. Pour résoudre cette situation, j’ai pris moi-même, en tant que ministre de la Santé, des engagements forts, dans le Plan d’action pour la rénovation de la politique vaccinale. J’attends de vous des engagements à la hauteur de l’enjeu : la santé des Français. » Par ailleurs, la ministre a exprimé la volonté que puissent être mis à disposition des Français qui le souhaitent des vaccins trivalents (Dtp).

Ce vaccin (diphtérie, tétanos et poliomyélite), le seul qui rentre dans le cadre de la vaccination obligatoire, est en rupture de stock. Pour remplir leur obligation, les parents sont obligés de se tourner vers un vaccin hexavalent, nettement plus cher, qui protège aussi contre la coqueluche, certaines formes de méningite et l’hépatite B, des vaccinations facultatives. 

La polémique fait rage depuis des mois. Les industriels expliquent que la pénurie des vaccins trivalents était due à une forte demande des pays étrangers. Les associations de parents et de patients dénonçent pour leur part une pénurie organisée pour vendre des vaccins facultatifs.

Au cours de la réunion, les fabricants de vaccins et le comité de vaccination du Leem ont notamment pris, devant la ministre, les engagements suivants : 

  1. communiquer régulièrement l’état des stocks de vaccins comprenant des valences obligatoires, en temps réel en cas de difficulté d’approvisionnement, et en faire un bilan régulier dans le cadre du comité d’interface présidé par le directeur général de la santé ;
  2. mettre en œuvre et communiquer aux autorités sanitaires, au plus tard d’ici au 31 décembre 2016, des plans de gestion des pénuries pour l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal ;
  3. continuer d’investir en Europe pour réduire les délais de production et augmenter les capacités de production des vaccins du calendrier vaccinal ;
  4.  améliorer les procédures pour éviter la déperdition et augmenter la quantité de vaccins certifiés conformes à l’issue des tests de sécurité et de qualité.

Outre l’obligation faite aux industriels de mettre en place des plans de gestion des pénuries pour les vaccins inscrits au calendrier vaccinal, la ministre a rappelé que la loi de modernisation de notre système de santé interdit désormais l’export des vaccins en rupture ou en risque de rupture. L’importation de vaccins sera en outre facilitée, via l’harmonisation des conditionnements, afin de pallier un éventuel manque de vaccins en France.